Notre actu

Napoléon et les sapeurs pompiers, quel rapport ?

Sommaire

A l'occasion du bicentenaire de la disparition de l’Empereur Napoléon Bonaparte (1821-2021), Salvum s'intéresse à l'héritage laissé par Napoléon en matière de secourisme. On vous dit tout sur le terrible incident qui entraîna la création de la célèbre Brigade des sapeurs pompiers de Paris (BSPP).

C’est sous Louis XIV que le premier service d’incendie est créé pour protéger la ville de Paris des incendies. Après l’apparition des pompes à eau, une compagnie est créée en 1716 pour en avoir la charge : la compagnie des gardes pompes du Roi. De là, naîtra le nom de “pompier”. Napoléon Bonaparte tentera une réforme de ce corps en 1801 mais échouera. Il faudra attendre l’incendie tragique de l'ambassade d’Autriche pour que l’Empereur tire un trait définitif sur les gardes pompes et ordonne la création d’un bataillon militaire des Sapeurs Pompiers de Paris. Retour sur cet évènement.

1er juillet 1810 : Le bal des horreurs

Cette année-là, le prince Schwarzenberg, ambassadeur d’Autriche en France décide d'organiser un bal en l’honneur du mariage entre Napoléon et Marie-Louise archiduchesse d’Autriche.

L’ambassade d’Autriche n’étant pas assez grande, elle est agrandie par une extension en bois dans la jardin. Les cloisons sont recouvertes de tentures plissées en mousseline et des rideaux de soie sont accrochés aux fenêtres. Le plancher est en bois, comme le toit. Afin de rendre l’édifice imperméable à la pluie, il est recouvert de goudron. Mais comme les peintures devaient sécher vite, il est appliqué de l’alcool sur tous les murs. Et pour éclairer magnifiquement l’ensemble on dispose 73 lustres en bronze hébergeant chacun 40 bougies dans cette immense salle de bal.

Malgré une inspection du chef du service des gardes pompes avant l’évènement et le retrait de bougies trop près des rideaux, les mesures prises ne suffiront pas à éviter le drame…

Dès 20h, 2 000 invités se pressent dans l’ambassade, les jardins et la salle de bal. À 22h15 le couple impérial arrive à son tour.

Un magnifique feu d’artifice est tiré et l’une des braises retombe sur un bout d’étoffe qui s’enflamme à l’extérieur de la galerie reliant l’ambassade à la salle de bal. Discrètement les gardes pompes interviennent rapidement et maîtrisent ce début d’incendie qui passe inaperçu.

A 23h30, Napoléon et son épouse sont dans la salle de bal où les festivités ravissent tous les invités. Soudain, une rafale de vent renverse un lustre avec ses bougies sur un rideau de mousseline de la grande galerie. Malgré l’intervention rapide du Comte Dumanoir qui arrange les tissus en feu, les flammes se propagent à une vitesse incroyable sur le plafond orné de tissus fins.

L'embrasement

Plusieurs personnes s’affairent à détacher les étoffes mais les murs imbibés d’alcool s’enflamment. La voûte de la galerie est en feu dans toute la galerie et en moins de 2 minutes, l’incendie arrive dans la salle de bal.

L’Empereur est informé et avec l’Impératrice, ils sont évacués calmement par une issue réservée avec de hautes personnalités.

Le feu est déjà au-dessus de leurs têtes mais les danseurs ne s’en inquiètent pas davantage ne se sentant pas en danger avec la musique qui couvre le crépitement des flammes. L’incendie se propage d’un bout à l’autre du bâtiment et transforme la salle de bal en un brasier. C’est la panique dans le désordre le plus total. Les gens sont piétinés, les lustres se détachent du plafond défonçant le plancher qui prend feu et rendant l’évacuation plus compliquée.

Le plancher s’effondre sous les pieds des invités en même temps que le goudron liquéfié en flammes leur tombe dessus. Maintenant que le feu a produit ses fumées, les gens suffoquent et s’asphyxient. La galerie en flammes ne laisse qu’une seule sortie possible vers le jardin pour environ 1 000 personnes !

Les 3 gardes pompes présents dans le jardin ne peuvent avancer vers le sinistre à cause de la foule qui évacue par le seul accès. A 3h du matin, l’incendie est maîtrisé.

Des dizaines de morts

Le bilan sera gardé secret pour ne pas affoler la population et ne pas jeter une ombre sur les festivités d’un mariage qui devait sceller l’alliance entre la France et l’Autriche.

Sans nul doute et selon les quelques informations qui nous sont parvenues, il y eu des dizaines de morts et des centaines de blessés. Parmi les victimes, la Princesse Pauline de Schwarzenberg et de nombreux autres hauts dignitaires.

Création d'un nouveau corps militaire

L’Empereur qui fut témoin du drame est traumatisé et sur la base des rapports qui lui sont fournis le constat est sévère : indiscipline, non motivation, mauvais encadrement et peu d'entraînement des gardes pompes.

Un an plus tard, Napoléon décide de dissoudre le corps des gardes pompes et de le remplacer par un corps militaire de sapeurs du génie de la Garde impériale.

18 septembre 1811, l’Empereur décrète la création du bataillon des sapeurs-pompiers de Paris qui est un corps militaire et placé sous la direction du préfet de police.

Outre son action pour lutter contre les incendies, il lui est attribué une mission de prévention.

Suivez-nous sur les réseaux

Inscrivez-vous à notre lettre d'informations premiers secours

Merci pour votre inscription !
Oups ! Une erreur est survenue...
Recevez les nouvelles formations en ligne et nos articles sur les bases des gestes de Premiers Secours.